mardi 30 novembre 2010

Puisque tout le monde en parle, il faut bien que je donne mon avis.

Oui, parce que le pape et le préservatif, on a pas fini d'en noircir du papier, c'est génial, c'est inépuisable, il y a aura toujours quelque chose à dire. Pour les journalistes en manque d'inspir', allez-y, le pape c'est la solution miracle (aha, notez le jeu de mots!).

En bref, moi, je voulais juste dire que le revirement des médias est bien un revirement des médias, et n'est pas dû à un changement d'avis du pape. Non, c'est pas une nouveauté, le préservatif plutôt que le VIH, ça a toujours été le discours de l'Eglise (réexpliqué ici et ), c'est juste une "différence d'interprétation" de la part des médias. Merci les médias.

J'ai fait part de ce point de vue à un ami catho progressiste, qui m'a répondu, en substance, que c'était déjà bien qu'on défende les cathos, et qu'après tout, pourquoi l'Eglise ne se mettrait-elle pas au goût du jour ?

Et là, j'en ai eu marre de répéter ce qui est pour moi du bon sens, les arguments théologiques (versets de la Bible et CEC à l'appui) et je lui ai répondu ce qui suit.

En fait, je suis contente qu'on nous défende, certes, mais je trouve dommage que ce soit parce que ces gens n'ont rien compris. Je ne milite par pour une Eglise faisant du chiffre, faisant de la com' et dans l'affect, je ne veux pas d'une foi au rabais. 
J'aime l'Eglise Epouse du Christ qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes, qui nous propose à la fois les exigences de l'Amour et la Miséricorde du Père.
Et faire de l'Eglise du Christ une Eglise mondaine terrestre, je ne pense pas que cela aide ce monde à grandir. 

J'aime cette Eglise où l'on protège la Vie du début à la fin, à tout prix. J'aime cette Eglise où le sacerdoce est un appel exigeant et sublime, j'aime l'héroïsme des prêtres, j'aime celui de la mère de famille qui donne la vie au quotidien, j'aime la complémentarité de l'homme et de la femme et non pas une illusion d'égalité, j'aime les fragilités de cette Eglise humaine, j'aime le Saint Père, vicaire du Christ.

Je plussois cet appel à la sainteté qui nous appelle tous avec nos misères et nos désespoirs quotidiens, et je crois au Saint Esprit qui nous donne de répondre à cet appel.

dimanche 28 novembre 2010

What about you ?

Je ne saurais pas expliquer pourquoi j’aime Tolkien, parce que je n’ai pas son Génie, mais franchement, c’est fabuleux, c’est extraordinaire. Souvent, lorsque j’énonce ma passion pour Le Seigneur des Anneaux, je me prends du : « Ah, tu aimes le fantasy ? ». Bon, alors, comment te dire… J’aime le fantasy version Tolkien ! Parce qu’il écrit vraiment bien, que son œuvre est si impressionnante qu’on n'a pas encore fini de classer ses écrits et que c’est tellement riche qu’on a jamais fini de les relire.
Donc oui, j’aime bien les romans fantasy et tout, mais Tolkien, ça va au-delà. Ce n'est pas seulement une intrigue intéressante, c’est une écriture exceptionnelle, c’est l’invention d’un genre, c’est la création d’un monde, histoire et géo comprises, c’est l’invention d’une langue (l’elfique), c’est une intrigue captivante et plein de belles idées. Bon, ça se sait déjà, hein, y a de très bons livres qui ont été écrits sur le sujet –et que je n’ai pas encore lu (à ma grande honte).  Mais cela ne saurait tarder. Un livre croisé en librairie hante ma crâne, à savoir « L’étymologie de l’elfique selon Tolkien ». Si je le revois, celui-là, il passera la caisse aussi vite que s'il y avait le feu et qu’il avait des pattes. Un jour, je saurai l’elfique (dans mes rêves). Pour ceux qui se demandent, non, je ne ferai pas d’article sur Arwen, car elle est écœurante de perfection et ma personne ne supporte pas le concept.
Bref, je voudrais dire un mot en revanche sur Boromir. Une brave brute au premier abord, genre Nain mais plus vicieux (moins bourrin car humain, quoi). Lui, il est comme les Neufs avant d’accepter leurs anneaux et de devenir les Nazgûls. C’est-à-dire que c’est un humain, quoi. Normal. Il est fasciné par l’Anneau et le pouvoir qui en découle. Il a énormément de mal à concevoir de détruire un tel objet. Et c’est normal ! Un Anneau permettant d’imposer sa volonté aux peuples, ça a un côté pratique ! 
Donc finalement, l’Anneau exerce son pouvoir sur Boromir, qui se convainc que se servir de cet Anneau serait un moyen d’unir les peuples et de rétablir la paix. De détruire l’Ombre. Il voudrait utiliser l’Anneau, qui permet d’imposer aux êtres une volonté supérieure. Seulement, il ne réalise pas ne veut pas réaliser que ce moyen, l’Anneau, a été créé dans l’Ombre, par le Seigneur des Ténèbres. Que ce moyen sera forcément indigne. Vladimir Volkoff, dans Langelot passe à l’ennemi, dit une phrase à ce sujet : « Si une cause ne peut être sauvée que par des moyens indignes, c’est qu’elle n’est pas digne d’être sauvée. » En l’occurrence, on pourrait croire que Boromir a une cause juste ; rétablir la paix, chasser l’Ombre, unir les peuples… Mais en allant plus loin, il est évident qu’il considère que ce serait alors à lui de porter l’Anneau. A lui d’imposer sa volonté, si juste soit-elle. Et c’est là qu’il y a un souci : imposer sa volonté à des êtres capables de penser et de réfléchir, c’est indigne. Anéantir la liberté, c’est indigne.


Et c’est là, le truc qui nous concerne tous : on est tous Porteurs de l’Anneau. Comme Frodon. On est tous attirés par l’Anneau, comme Boromir ou comme Frodon, Bilbon, Galadriel, Gandalf. Car nous sommes tous capables de faire le mal ; et en nous persuadant que notre cause est juste, nous voulons nous arroger des droits que nous n’avons pas.
Que faisons-nous de l’Anneau ? L’utilisons-nous ? Le gardons-nous aucazoù ? Ou tentons-nous de le jeter dès que possible ?

vendredi 26 novembre 2010

Verso l'alto (Ultréia, Duc in altum...)!

             D’abord, j'ai constaté un truc. Frodon récupère l’Anneau, il ne sait pas bien ce que c’est, juste que c’est un peu dangereux. Gandalf lui fait comprendre –de loin- que c’est vraiment dangereux, et que globalement, le sort du monde est entre ses mains. Sam Gamegie en fait une magnifique conclusion : « Euh… rien d’important ! J’ai entendu des choses sur un Anneau, sur un Seigneur des Ténèbres et un peu sur la fin du monde… » (Délicieux. J’aime ce passage. Le début du film est très joli, est-il possible d’assumer un truc du style « tout plaquer, épouser un Hobbit et partir habiter dans la Comté » ?)
Posé le décor, voilà ce que j’ai remarqué : le pauvre Hobbit, sa quête commence très mal. Il rêve d’aventure, de voir des Elfes, de découvrir « le monde extérieur »… on lui sert sur un plateau, et sa première rencontre marquante est celle d’un Nazgûl. Pour être honnête, c’est peut-être moi qui suis une petite nature, mais c’est assez impressionnant.
Donc voilà : il croise d’abord les Nazgûls, il est blessé (et bien, en plus), et pourtant il continue. Ce n’est pas l’exaltation de l’aventure qui le fait avancer (c’est pas exactement comme ça qu’on rêve le début d’une quête fantastique et héroïque –pieds nus dans la gadoue…), ce n’est pas la gloire non plus, hein, puisqu'au final, lui, ce qu’il veut, ce n’est que retrouver la Comté. Alors quoi ? Le courage, peut-être ? Non, globalement, c’est Sam qui est plus courageux (au point que ça vire à l’inconscience, parfois).
Il a une tête d'anti-héros, on est d'accord. Et pourtant. Gandalf lui-même dit que l'Anneau est une charge trop lourde pour Frodon. Mais il va la choisir quand même. "Ils ne savaient pas que c'étaient impossible, alors ils l'ont fait."
              Non, chez Frodon, c’est sa volonté qui est plus forte que tout. Et c’est ça son vrai héroïsme. C’est ça qui fait sa résistance au pouvoir de l’Anneau, c’est ça aussi qui fait qu’il va se surpasser. Il illustre parfaitement la phrase de Gandalf : « Tout ce que nous pouvons décider, c’est ce que nous allons faire dans le temps qui nous est imparti. » Nous avons le choix de ce que nous allons faire de notre liberté. Frodon a intériorisé le fait que notre temps ne nous appartient pas, que ce n’est pas un dû, et il choisit de le donner.
              Au milieu des Hommes et des Elfes (« et les Nains ! Faut pas oublier les Nains ! ») qui commencent à s’engueuler, car ils ont peur, car ils sont attirés par l’Anneau (lors du Conseil de Fondcombe), Frodon, le petit Hobbit qui n’a rien appris, qui savait avoir accompli sa mission, au clair avec sa conscience, quoi, se lève et propose d’aller en Mordor (ouais, comme ça. Pour ses vacances, après le périple vers Fondcombe, pour sa convalescence après la blessure maléfique). Et ça c’est une force impressionnante, plus que le Golbarg Balrog, une force que l’on a tous mais qui est si dure à exploiter. Partir et partir encore… progresser toujours !

jeudi 25 novembre 2010

Avis à la populaschtroumpf.

Je vous annonce que je vais me lancer dans une série d’articles inspirés par ma redécouverte du moment, à savoir Le Seigneur des Anneaux. Grande fan de Tolkien, j’avoue cependant ne pas garder sa relecture pour le temps des « vacances neuronales ». Là, c’est différent, je repars du film, on est plus assisté, c’est agréable ; d’un autre côté on ne profite pas du génie littéraire de Tolkien, « seulement » de son imagination. Spectaculaire, je dois dire. Bref, visionnage ce soir de La Communauté de l’Anneau (et je trouve que c'est plutôt bien dans l'esprit du livre!). Je vous présenterai, une fois développées, les idées que m’inspire ce film. Attention, ce ne sera certes pas une référence, ce sera mon interprétation personnelle. Et ce sera sans doute pas non plus bouleversant, hein. Mais je m’éclaterai certainement à l’écrire alors j’espère que vous me ferez la grâce de votre lecture ;)

Donc, à plus tard les gens, et je vous laisse méditer là-dessus : Frodon, c’est un Hobbit, il est tout petit, il a les pieds poilus, il a passé son enfance et son adolescence à apprendre le métier de paysan, il ne sait rien d’autre, mais il est trop fort. Vraiment. Et on peut tous en prendre de la graine.

vendredi 19 novembre 2010

Vingt-quatre heures dans la vie d'une étudiante infirmière.

Il est six heures du matin et je suis debout, pleine d’enthousiasme pour une belle journée qui s’annonce. Je pars en stage, héhé, et j’ai de la chance de n’être qu’à vingt minutes de pédalage de mon lieu de stage (avec une belle côte). De la chance aussi d’être en maison de retraite et de ne travailler qu’à sept heures (dans certains hôpitaux, les transmissions sont à six heures quinze, ô joie ! voire à six heures, tant pis pour l’étudiant ponctuel).

A peine arrivée, je commence les prises de sang et les glycémies-insulines, l’infirmière est en retard, et ce n’est pas la peine de perdre du temps. J’ai ensuite une toute petite demi-heure pour réaliser la toilette complète au lit que l’on m’a attribuée. La dame s’énerve car je prends mon temps pour respecter les règles de l’art (manquerait plus pour plomber ma note qu’on me voit « oublier » de replier l’alèse afin que la patiente soit « sur du propre »). Les AS se vexeraient si l’étudiante inf’ ne faisait pas de nursing. Pire, si elle faisait comme elles font tous les jours. Puis, je rejoins l’infirmière pour distribuer les médicaments. Une centaine de traitements, à donner sur trois étages, en courant après des verres d’eau, en répondant au téléphone et en cherchant accessoirement bon de transport et autres carte vitale pour la résidente qui part en consult’.
Il est dix heures et les médicaments sont distribués ; il faut à présent que je complète les trois piluliers bêtement vides si l’on veut pouvoir donner les médicaments de midi à Monsieur Truc, Madame Unetelle et Mademoiselle Machine. Il faut mettre les aérosols (un à chaque étage), et il faut aussi préparer les « buvables » de midi, à savoir tous les médicaments qui ne peuvent pas être rangés dans le pilulier.
A dix heures et demie, je peux aller faire la deuxième toilette que l’on m’a refilée. Le petit monsieur s’est déjà habillé, je peux lui faire tout recommencer. Et grimper à l’étage au-dessus pour chercher un drap propre, l’AS a déjà rangé son chariot.
Il est onze heures et quart, l’infirmière débordée dans l’administratif n’a pas encore pu commencer les pansements. Pas de problème, je vais refaire les trois pansements d’escarres de la journée. Tant pis pour l’ablation des agrafes, on la met pour demain, ça ira bien aussi.
Et puis arrivent, parfois, dix minutes bénies où l'on apprécie infiniment la position assise. Et là, miracle du privé, rien à manger pour les soignants, même pas du pain et du fromage. Le petit goûter si réconfortant n'aura pas lieu... Et si tu veux du café ben t'amène tes dosettes, hein, logique. Un verre d'eau, ça ira bien... avant de répondre à la sonnette de Madame Pénible-qui-ne-s'arrête-pas-de-râler ; "mais enfin, pliez-la dans l'autre sens, la serviette !" (ton agacé-énervé-insupporté. Je me sens nulle et j'ai envie de pleurer.)
A midi, on peut retourner distribuer les médicaments. On donne un plateau particulier pour les patients plus dépendants de la « petite salle », les deux AS et l’ASH qui y sont peuvent les donner. Et nous distribuons, à deux, les soixante-dix autres traitements. En ouvrant les sachets, en décapsulant tous les comprimés, (la DDASS ne veut pas qu'on déconditionne avant...) en vérifiant les traitements accessoirement, et non, Madame Truc, je vous aime beaucoup mais ce n’est pas mon travail de vous apporter le sel.
Les AS n'ont pas donné les médicaments dans la petite salle. Il faut faire le tour de tous les résidents qui sont maintenant dans leur chambre pour leur donner.
Il est une heure de l’après-midi, les transmissions sont terminées. On peut préparer les buvables du soir et faire le compte de ce qui n’a pas pu être fait.


A quatorze heures trente, j’arrive chez moi et m’autorise une sieste d’une demi-heure avant de me mettre au travail : j’ai des partiels la semaine prochaine en retournant en cours, ce n’est pas le moment de glandouiller.
Eh oui, nous avons étudié les médicaments anti-cancéreux mais pas les cancers. Donc il faut que je cherche les mécanismes. Et vive mon Garnier-Delamare, mon cher dico, mon grimoire de référence. Et puis l’ascite, c’est quoi l’ascite ? On a écrit « voir cours sur le système porte hépatique », mais on ne l’a pas étudié, le système porte hépatique ! Où est mon livre d’anat’… ?
Ah ! le système hépatique ! Voyons voir.
-….
Je remets à plus tard l’étude de l’ascite et me cherche une tablette de chocolat pour le dîner. J’ai encore les anti-coagulants à étudier ; un médecin est venu, nous a tout dit en deux heures. Bienvenue dans un monde où vous n’avez pas le temps de travailler : le temps que nous aurions pu mettre à profit pour étudier les antico’, nous avons fait un travail de groupe au sujet d’une démarche de santé publique. Sur les problèmes de santé des étudiants infirmiers. Sans rire. Au programme : le manque de sommeil, le stress, la malbouffe.
A onze heures, je m’autorise à aller dormir. En lisant juste avant les Contes Cruels de Villiers de l’Isle-Adam, un peu de poésie dans ce monde de fous (je fais la pub, au passage) !


Le lendemain matin, je vais à l’IFSI, pour voir l’emploi du temps de la semaine prochaine. Les évaluations sont jeudi matin, ils nous ont promis du temps de révisions.
Lundi : TD de 8h à 16h30. Mardi : TD de 8h à 17h30. Mercredi matin : cours de médecins sur une prochaine évaluation (oui, nous avons deux évaluations par semaine, pendant cinq semaines). Mercredi après-midi : « révisions ».
… je vais me pendre et je reviens…



Ah oui, il faut encore que je travaille le cours sur les anesthésiques. C’est intéressant, mais ce n’est jamais qu’un catalogue. Autant apprendre le Vidal par cœur. Bon, je vais travailler le mécanisme. Mais avec les cours qu’on a eu sur le système nerveux, c’est pas gagné-gagné (voix de Calcifer, pour rire). Deux fois deux heures, en un an et demi. Intéressant. Un sans plan, l’autre au plan illisible (nous sommes cent vingt étudiants dans une salle de cours classique de huit mètres sur vingt. Le prof avait jugé judicieux de mettre tout son plan sur une diapo. Au-delà du troisième rang, le plan est un tas de pauvres taches sur l'écran).
-Comme vous le voyez sur ce schéma…
-Ah ben non.

Ma déprime au sujet des évals futures terminée, je retourne en stage. Il n’y a pas d’infirmière et je suis seule comme personnel infirmier cet après-midi. Je dois ranger la pharma et mettre à jour les piluliers, accueillir la sœur d’une résidente déprimée, répondre au téléphone, faire un pansement pas fait le matin, faire les changes avec les AS et leur chercher le goûter à la cuisine (au rez-de-chaussée), couper à intervalles réguliers le biiiiip strident de l’ascenseur qui plante, répondre au téléphone à la sécurité pour leur confirmer que non, il n’y a pas le feu, c’est juste un bug, reprendre les paramètres au petit vieux qui a chuté le matin et qui fait un genre de syndrome de glissement, prostré sur son lit avec 20 de tension…

Un infirmier libéral passe pour les glycémies-insulines du soir. Il me laisse des morphiniques à distribuer au coucher. Je fais le tour des trois étages pour donner les collyres et les buvables, les AS refusent de m’aider. Je reprends ses paramètres au petit vieux qui refuse de manger. Une AS vient me voir et, surprise, me demande « tu n’as pas commencé les changes !? ». Je retiens mes larmes et vais donner les morphiniques.
Je change et couche quelques résidentes en courant après le chariot qui avance plus vite que moi, peux enfin me poser et me fait engueuler par une AS car « Tu n’as pas descendu ce plateau à la cuisine !? C’est pas sérieux, ça, Machine ! » s’énerve l’autre, incapable même de se souvenir de mon prénom et m’en affublant d’un vieux moche.
Il est 20h30 et je suis chez moi, je me pose je m'effondre devant Scrubs et je regrette de ne pas avoir comme eux le temps de passer chaque jour deux heures à la cafet’.

 (Bon, tout ceci est un peu excessif, j'ai fait le compte d'une partie des trucs sympas qui me sont arrivés. Donc tout est réel et vécu, hein, juste concentré.)

jeudi 28 octobre 2010

Génération Friends.

Croyez pas que je vais déblatérer, j'aime beaucoup cette série. En fait, si, sachez que je vais démonter ce truc-là. Parce que j'aime bien, mais que je regarde quand même le moins possible, parce que je ne crois pas que ça élève l'âme. Parce que plus précisément je ne crois pas que ça élève quoi que ce soit si ce n'est un sens de l'humour souvent déplorable.


En fait, j'ai eu l'idée de cet article en ressentant une fois de plus une grande humiliation devant une série de gamines d'une dizaine d'années, hyper classes, bien sapées, écœurantes d'assurance, relativement insupportables comme la plupart des enfants d'aujourd'hui ; 

et moi j'étais là, avec le double de leur âge et habillée comme un sac à patates.

Au-delà de l'abnégation dont j'ai fait preuve pour ne pas leur mettre une claque et leur dire d'aller jouer comme des enfants normaux, j'ai élaboré un condensé des réflexions menées à ce sujet.

D'abord, je vais expliquer mon exaspération et pourquoi je trouve que les enfants sont insupportables : pour m'être occupée d'enfants, sans rire, il y a quelque chose que je ne comprends pas à savoir ce mépris radical de toute forme d'autorité. Moi, quand j'avais leur âge, les gens plus grands ça me faisait peur ; je les écoutais quand ils parlaient et à plus forte raison quand ils élevaient la voix ! 

Les enfants grandissent de plus en plus vite : avec la télé et la mode vestimentaire, on en fait des pré-ado dès l'âge de six ans. Moi, ça me paraît bizarre et peu en accord avec ce que j'ai pu apprendre du développement psycho-affectif de l'enfant...

Mais s'ils sont des ados de plus en plus tôt, ils sont aussi des ados de plus en plus tard et on en arrive à déplorer des drames de ce genre. Fake ou pas, ça ne devrait pas arriver et on ne devrait pas en rire.



Moi je trouve qu'on nous fait vivre comme des mares aux canards, bien stagnants. Friends, c'est un exemple : parce que ce qui devrait être une caricature de la société pas que américaine devient un idéal ; un groupe d'amis de trente à trente-cinq ans qui délire en coloc' comme s'ils en avaient quinze, c'est pas normal. Et que le monde entier rêve d'une coloc' à la Friends, c'est pas normal non plus.
Parce qu'ils ne se remettent pas en question, que la vie semble facile, qu'ils ne font aucun effort, qu'ils fonctionnent comme des ados dans l'immédiateté, que l'essentiel de la vie semble être le shopping, le gros tout nu d'en face et se trouver un(e) copain/copine sans projet de mariage (eh, trop exigeant)... Tout, quoi. Bien sûr c'est marrant. Et ça décomplexe. Le souci c'est que du coup, ça aide pas, mais alors pas du tout, à grandir. Et on a l'impression que l'être humain en un pauvre invertébré mou sans volonté.


Et moi je ne veux pas être un escargot minable qui se cache dans sa coquille. Et je me redis souvent que "la sainteté, c'est tomber et se relever" par la force de la volonté. Parce que nous sommes tous appelés à progresser, toujours. A construire. A grandir dans l'amour et le don de soi, pas (que) dans l'éclate entre amis.

dimanche 24 octobre 2010

Les cathos traînent un lourd passé...

Les cathos traînent un lourd passé difficile à assumer, et on n’aura jamais fini de reprocher à Benoît XVI d’avoir été dans les jeunesses hitlériennes, et à chacun de nous d’avoir cramé des innocents pendant l’Inquisition, d’avoir tués des musulmans pendant les Croisades [sans tenir compte des détails historiques souvent malencontreusement oubliés*], de s’être engraissés sur le dos de pauvres paysans, etc, etc, etc. En oubliant les martyrs chrétiens des arènes romaines, en oubliant le pourcentage de catholiques exterminés dans les camps de concentrations (Marcel Callo le fut sous le motif de « beaucoup trop catholique », sisi), en ne sachant pas tous les chrétiens martyrisés en ce moment en Chine, en Inde, au Pakistant, en niant le manque flagrant de tolérance actuel en Occident à l’égard de l’Eglise catholique.

Parce que nous sommes tous, régulièrement et gratuitement, aussi sadiques que cet affreux écureuil.

Et tout cela au lieu de se poser la vraie question : et moi, qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Sachant que devant l’Amour absolu de Dieu chaque broutille est une montagne, une insulte, une torture à son encontre. Et surtout, croyons-nous que « cette multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent » ?



*L’Inquisition, si ce ne fut pas toujours glorieux, a tout de même inventé le concept d’avocat de la défense. Les premières Croisades furent souvent deux ou trois bateaux de paysans qui voulaient juste aller en pèlerinage sur le tombeau du Christ et se retrouvaient au prises avec des mahométans qui décidaient que non, cette fois-là on ne passe pas. Mais bon, j’suis pas historienne donc je vais pas développer ça.

mercredi 20 octobre 2010

Je suis pour l'euthanasie.

Ce fut un extraordinaire cours sur la com’ (oui, je suis bien en IFSI). Dû à la prof, et à notre groupe génial.
Donc, le groupe séparé en deux groupes pour un super exercice, à savoir la défense d’une thèse. Je me retrouve dans le groupe censé être pro-euthanasie. Et là, heureuse surprise, sans s’être donné le mot, tout le monde commence à balancer avec naturel des arguments fabuleusement ironiques. C’est avec passion que nous avons ensuite insisté auprès de l’autre groupe afin qu’il comprenne l’utilité de l’euthanasie :
-  Après tout, les vieux et les légumes ne servent à rien ! Et les soins palliatifs coûtent trop cher.
-  Il y a surpopulation dans les maisons de retraite…
-  Et cela arrangerait le problème du déficit de la Sécu,
-  … aussi bien que celui des retraites !
-  Et puis, c’est souvent le souhait le plus cher du patient de la famille.
-  Cela évite de tomber dans l’acharnement thérapeutique.
-  Et de toutes façons, on va mourir. Et comme dit, ça relancerait l’économie !



Et puis il est évident que le meilleur moyen d’éradiquer la souffrance et la maladie, c’est d’éradiquer ceux qui souffrent et les malades… [comme pour la trisomie : sur 100 dépistages de trisomie 21, 98 finissent en IMG…]

C’est ainsi que je me suis écoutée expliquer que la société fonctionnerait bien mieux si l’on instaurait un minimum maximum d’eugénisme. Et que nous pouvons aussi relever une superbe réponse du tac au tac de Mehdi lorsqu’Estelle a dit :
-          - Et le jour où cela concerne un de tes proches… ?
-          - Eh, on dit toujours qu’il y a une exception pour confirmer la règle… !

Bref, nous avons dit beaucoup de bêtises, et nos arguments ne tenaient pas particulièrement bien la route Le fait d’avoir été « pour » le temps d’un débat nous a donné le sentiment que tous les arguments en faveur de l'euthanasie pouvaient être tournés en dérision.

Même s’il est évident que la souffrance est parfois si grande que l’euthanasie semble la seule solution, il me semble que la dignité humaine va au-delà de la souffrance, et que si les soins palliatifs et l’accompagnement du patient et de la famille se développent, l’euthanasie perdra définitivement ses derniers arguments pour. Mais bon, "c'est ma vérité" ^.^
A voir à ce sujet : le film « Les Yeux Ouverts », de Frédéric Chaudier, qui sortira le 3 novembre. J’essaierai de le voir et d’en faire une critique.

Eloge de mon Vélo.

            Je voudrais aujourd’hui faire le panégyrique de mon vélo, lequel me range dans la deuxième Catégorie, les Vrais.
Je l’ai acquis en catastrophe lorsque mon précédent, cadeau pour un lointain anniversaire (quelques cinq ans auparavant), m’a lâchement abandonnée juste au moment où j’en avais ab-so-lu-ment besoin [pour un stage à « perpète-la-galette » de chez moi. Vingt bonnes minutes de pédalage, inenvisageable à pieds].

-Il n'y a pas de photo, car la description précise suit, et que ça fait travailler l'imagination-

Le successeur de l’irremplaçable est un VTT taille enfant, couleur chewing-gum (Malabar à la menthe, pour être précise). Il est moche, mais je l’aime. Il m’a coûté trente euros il y a un an et demi, et jamais somme ne fut mieux investie. Il a un pneu à plat mais n’a plus ni catadioptres, ni lumières, ni sonnette évidemment, ni freins, mais il a un porte-bagage (puissamment inutile) et il me rend toujours de fiers services. Je l’aime, voilà. En plus il semblerait qu’il me porte bonheur car depuis que je l’ai, je n’ai eu aucune projection intempestive dans les airs (due à un pare-choc ou à une portière qui s’ouvre…) et non plus de contravention (eh oui, c’est possible à vélo. Mais où va le monde… ?), et seulement 845,72 refus de priorité.
Mais ce message est aussi une forme d’adieu, puisque je vais sans doute bientôt le remplacer, par un nouveau (mais non, pas neuf ! Pour qui me prenez-vous…), tout rouge et tout classe. Un vrai vélo de dame, cette fois. Plus pratique en jupe longue *je suis une vraie fille et rêve de robes de fée et de princesse* (vous en doutiez ?).

samedi 16 octobre 2010

Pourquoi j'ai toujours raison.

Ça fait très mégalo, je sais. Du genre « je m’aime, inclinez-vous ». Mais c’est pour mettre le doigt sur une bête habitude qui a le don de m’irriter. Enfin, c’est surtout que je trouve qu’elle est  pleine de non-sens (et pas du non-sens sympa, genre absurde rigolo), non, c’est du non-sens qui se cache sous le beau nom de « tolérance » (et en plus ça rime !).
Dans ma grande mansuétude, je m’explique. Même si cela ne sert à rien puisqu’après tout j’ai toujours raison.
Aujourd’hui, le respect, la tolérance et le politiquement correct [on ne dit pas « mort », on dit « métaboliquement différent »(sic) -au passage ça n’a pas de sens non plus, y a plus de métabolisme dans un organisme décédé-] ont imposé une véritable dictature. On ne dit plus rien sans édulcorer juste avant ou juste après avoir parlé si on réalise qu’on a eu le malheur de dire quelque chose qui pourrait de loin passer pour une certitude.
Il semblerait qu’on ne puisse plus rien affirmer. Excepté "il fait beau", et encore, pas forcément, comme l’on peut le voir ici : http://sites.google.com/site/frassateam/yourpage%27stitle
 
En bref, moi, ça m’énerve. Parce qu’on doit pouvoir être sûr de ce qu’on dit, parce qu’on doit pouvoir dire que l’on croit en quelque chose, en quelqu’un ou en Quelqu’un. Parce que sinon, on tombe dans un excès assez déplorable quoique rigolo, du genre :
-          Ben moi, je suis chrétien croyant (pas pratiquant), mais en fait peut-être que les raéliens ils ont raison ; c’est ma vérité à moi, quoi.

Parce que tout ne dépend pas du point de vue ; pour les Dragibus, je suis d’accord : la plupart des gens préfèrent les noirs, mais il n’empêche que certains bizarres se battent pour les oranges. Par contre, je ne comprends pas que lorsque quelqu’un trouve une Vérité qui le fait vivre, il ne puisse pas en parler en assurant qu’il le considère comme la Vérité. Sous prétexte que chacun la sienne. Après tout, les êtres humains sont fichus pareils à la base, et les aspirations de l’âme se retrouvent donc en principe chez tous. Par conséquent, si Saturnine découvre que le Christ est le sens de la vie, pourquoi ne pourrait-elle pas en parler comme tel ? C’est vrai quoi à la fin non mais sans blague. Après, elle est écoutée ou pas ! Elle ne va certes pas imposer sa découverte. Mais qu'elle puisse dire qu'elle pense que c'est la Vérité ! Sinon, elle n'y croirait pas, logique.


Le danger de la tolérance est que l'on tombe donc dans un relativisme primaire, qui nous fait vivre de valeurs édulcorées que l'on arrange avec sa vie comme on peut, au lieu de baser sa vie sur des valeurs solides. En lesquelles on croit vraiment. N'ayons pas peur de croire en quelque chose, en quelqu'un, en Quelqu'Un, de le dire, et surtout de dire : cela me rend heureux, et je voudrais que toi aussi tu y crois ! 
Il n'empêche qu'on peut se remettre en question régulièrement, ça n'empêche pas. C'est une liberté que de pouvoir réfléchir à sa foi et de la re-choisir régulièrement. 

Voilà, en fait, il m'arrive souvent d'avoir tort (et de le reconnaître), mais c'était pour protester contre le syncrétisme (fondé par Saint C... héhé, classique) et le relativisme. 


Je terminerai sur cette phrase : « si tout se vaut, rien ne vaut » (Floris). Eh oui ! Si il y a six milliards (et sans doute plus, maintenant) de vérités, il n’y a plus une Vérité, plus d’Absolu. Et moi je pense, je sais, j’affirme, qu’il y a une Vérité. Que tout n’est pas relatif. Voilà.

jeudi 14 octobre 2010

Il y a les cyclistes... et les Cyclistes.

            Quelles différences entre ces deux catégories de personnes qui revendiquent les mêmes droits devant la dictature de la voiture ?
Première catégorie : les cyclistes. Ceux-là sont très beaux. Un vélo qui brille, qui ne fait pas de bruit, qui a sonnette et catadioptres (voire bidon d’eau sur le cadre). La chaîne ne déraille jamais, la selle est à la bonne taille. Leur pilote respecte le code de la route, circule sagement sur les pistes à vélo et fait un détour si d’aventure il croise un sens interdit. Il s’arrête au feu rouge et ne roule jamais sur le trottoir. Et surtout, il utilise son vélo, le dimanche au bord du canal, entre mai et septembre quand il y a du soleil :

Deuxième Catégorie ; les Cyclistes. Un Concept (je conceptualise beaucoup depuis que je suis en IFSI). Un état d’esprit et même, selon Monsieur mon Frère, une philosophie. La plupart des observations suivantes se basent sur son discours à lui : quand on utilise son vélo comme moyen de déplacement, il y a un lien particulier qui se crée entre le Cycliste et son vélo. Et on devient un Vrai Cycliste. C’est-à-dire qu'on pédale quelque soit la température, qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il y ait un soleil grand comme ça ou des nuages tous gris, qu’il vente, qu’il bourrasque, qu’il tempête, qu’il zéphyre, que le soleil sommeille, que les oiseaux chantent ou congèlent.
Les Vrais Cyclistes souffrent du contraste devant les parcs à vélo, entre les grands moments de solitude de début décembre ou de mi-février, et la pire galère pour avoir une place mi-mai. Et en ces circonstances, un agacement est légitime, vous nous comprenez, devant les cyclistes du beau temps, les automobilistes qui vous regardent gentiment dégouliner de flotte fin novembre, et ne vous laissent pas passer, ou se garent sur la piste cyclable. Agacement encore devant les piétons qui marchent sur la piste à vélo. Dans ce dernier cas, Monsieur mon Frère a profité un jour d’une heureuse flaque d’eau pour asperger d’affreux bipèdes s’incrustant sur notre piste cyclable. Il était fier.
Ainsi donc, les Vrais Cyclistes sont toujours en retard, roulent sur le trottoir et en sens interdit, en téléphonant/textotant parfois, et savent circuler dans une rue piétonne (en expérimentant de loin ce que doit être la Force des Jedi, la clâsse, non ?). N’ayez pas peur, ils ne vous renverseront pas si vous ne passez pas votre temps à zigzaguer et ne tenez pas en laisse un sale petit roquet agité joli petit chien vivant. Ils sont moins beaux, souvent mouillés ou noir sale (le déraillage, vous connaissez ?), ils sont les Vrais Cyclistes et affirment qu’on ne peut circuler qu’à vélo (par exemple, sur des trajets de moins de trois kilomètres, qui constituent, eh, 47 % des voyages en voiture –source suit). Et s’ils prennent quelques libertés avec le code de la route, c’est que c’est un « appel au secours » (woaw, un peu mélo, quand même), une façon d’affirmer son existence, quand on tente de circuler tous les jours de l’année dans ce type de labyrinthe : 
(http://www.youtube.com/watch?v=gAethD1Io_Y&feature=player_embedded#! Excellent montage. Bravo à quatriememonde.)

Je sais bien que pas mal de points de cet article sont injustifiables et indéfendables juridiquement et loyalement. Je voulais juste vous expliquer ce que ressentent les vrais Cyclistes, ceux qui aiment passionnément leur vélo mais le traitent misérablement (une relation de type psychopate, quoi : je t’aime pour te posséder et te détruire). Ceux qui passent leur vie avec lui, car c’est lui leur seul, leur unique moyen de déplacement en ville, « encore, toujours et à jamais » !

mardi 12 octobre 2010

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Je fais le point, comme indiqué dans le titre. Même si ce blog n'est pas vieux (un peu plus de 24 heures, le petit chou. On peut lui dire Joyeux anniv'), je me remets en question.

Deux observations principales : 1) ce truc fait vraiment blog de fille. Voire princesse. En tous cas au niveau look. Je vais réfléchir à passer au bleu.
2) On m'a fait remarquer que j'ai "démoli". C'est juste, et je suis d'accord qu'il faut que je construise... Donc, pour positiver après l'article Panem et circenses, je vais faire un peu dans le positif.

D'abord, pour la télé : ce soir, j'ai eu l'occasion de suivre une Série (avec un grand S), à savoir Desperate Housewives. Au-delà du philosophico-pathétique de l'humanité des commentaires, j'avoue avoir bien rigolé, voilà. Parce que c'est la vie de tous les jours. Parce que c'est une magnifique caricature des Américains en général et des péteux en particulier.

Ensuite, je peux poursuivre dans mon éloge de la littérature par rapport à la sous-culture télévisée, pour insister encoreencoreencore sur le fait que lire c'est mieux, parce que ça ne dessert pas en vrac un tas d'images, mais propose à l'imagination de les inventer elle-même. Même que ça rend intelligent. Parce que lorsqu'on a lu un livre, on peut plus facilement se détacher du pathos en y réfléchir juste intellectuellement, contrairement à un film/série/info où, musique et bons montages à l'appui, on guide la pensée de l'observateur -j'ai pas fait de com', non. Mais globalement je me sens exploitée quand je regarde la télé. C'est comme si on connectait une machine genre roman d'anticipation/sci-fic' pour inciter mes neurones à tourner dans un certain sens. Je suggère donc à ceux qui n'ont pas encore eu ce flash d'enlever leurs électrodes.
Et au final j'ai encore parlé de la manipulation des esprits ! Faut croire que ça doit être mon cheval de bataille le plus en forme. A voir à ce sujet, n'empêche, absolument ! le film Des hommes d'influence (Wag the Dog en VO) avec Dustin Hoffman et Robert de Niro. Une caricature, mais délicieuse, et sans doute pas si éloignée de la réalité ! un extrait fabuleux, ici : http://www.dailymotion.com/video/x6kw4l_des-hommes-d-influence-extrait-wag_news

"On ne nous dit pas tout !" Anne Roumanoff, in Radio-Bistrot, évidemment !

Et sur cette belle phrase, je vais dormir, j'ai demain un cours hyper-important de Santé Publique -_-' ai failli écrire Sainteté Publique, ce serait mieux, non ?

lundi 11 octobre 2010

Panem et circenses...

Bref article pour donner une idée de ce que je pense de la "culture" de masse qui ne cultive de loin pas l'esprit critique. Mais je déblatèrerai encore sur ce sujet, c'est promis.

Depuis le début de la grande action (une de celles qui furent les plus envahissantes, avec la grippe, peut-être) gouvernementale : Tous au numérique, je me faisais de plus en plus dubitative. Mais je ne saisissais pas trop ce qui me dérangeait : peut-être était-ce la simple question "et si je n'en veux pas, moi, du numérique ?" qui me taraudait de loin.
Et puis un peu plus tard, en regardant Gladiator, l'évidence m'a agressé les yeux : les Français planqués chacun devant sa télé, et les vaches seront bien gardées. Aussi moutons et enrégimentés (sisi, j'ai bien dit enrégimentés) intellectuellement que les Romains devant les jeux du Cirque. La même bêtise abrutie, le même spectacle identique pour chacun, et, pire encore, suscitant chez chacun les mêmes émotions. 


Tous ensemble, hurlant pour la mort d'un pauvre type tout seul (même si ce n'est pas exactement la réalité historique). Et si vous ne pensez pas que c'est la même chose aujourd'hui ("Moiiii !? Oh non, jamais ! C'est trop affreux ! Et puis la peine de mort c'est pas bien"), regardez comme un simple flash d'info au sujet d'un violeur/meurtrier/musicien contemporain peut parfois susciter comme réactions chez nous tous, nous demandant si la peine de mort, c'est pas bien, finalement, parfois...

Voilà. Les Français, des Romains dans l'arène, des vaches devant un train. Du pain et des jeux. Et où est la liberté ? Et les aspirations humaines, bien plus grandes et plus belles qu'un écran qui fait de la couleur et du bruit ? On s'étonne que les gens ne lisent plus... A lire à ce sujet : Farenheit 451, de Ray Bradbury. "Anticipation", mais si actuel... Eh oui, la lecture, c'est vachement plus difficile ; déjà, y a plein de mots. Y a pas assez d'images, et ça ne bouge pas assez. Et puis surtout, on est bien moins passif que devant un écran qui nous sert ce qu'on con qu'il veut veut. Mais bien plus libre aussi devant un livre, hé ! Libre de sauter des lignes, des paragraphes ou des pages, libre de changer de livre, libre de relire (voir Comme un roman, de Daniel Pennac)... Devant une télé, seules options : regarder ce que tout le monde regarde (y a pas tant de choix que ça!), se gaver de toutes les bêtises desservies, ou couper tout court. Et lire !
Pour compléter ma piètre production, lire ici.

Et je terminerai sur cette merveilleuse phrase de Calvin (de Calvin et Hobbes, évidemment !), qui proclame devant sa télévision :
"Oh, seigneur des médias, merci de susciter l'émotion, de réduire la réflexion et d'étouffer l'imagination. Merci pour tes solutions artificielles et ton insidieuse manipulation des esprits à des fins commerciales. Ce bol de tapioca représente mon cerveau que je t'offre en humble sacrifice. Accord-moi à tout jamais ta lumière vacillante."

Complément à l'article précédent.

Entre la mise en forme de mon agacement contre le programme et sa publication, il s'est passé quelque chose de super-important et d'hyper-intéressant. Je suis allée râler chez le directeur, à l'IFSI. Ouioui. Mais pas râler-râler, je dis les choses poliment, moi. 
Et en fait, il nous a appris, à quelques autres étudiants et à moi-même, qu'en fait, nous sommes tellement doués que nous sommes "les meilleurs arguments du nouveau programme". Pour quelqu'un qui ne l'aime pas, ça fait plaisir. Mais bon, au-delà de ça, il paraît que nous qui ne nous sentons pas devenir compétents (de travail de groupe en projet de soins en passant par un brain-storming sur la théorie du soin relationnel), nous sommes au final très forts, et semblerait-il même plus que certains Troisième Année de l'ancien programme. Peut-être qu'après tout nous ne serons pas si irrécupérables que ça...

Le nouveau programme de formation infirmière

Ce que je pense de ce qui m'arrive, moi, pauvre étudiante infirmière ayant bêtement redoublé sa première année et testant à présent le nouveau programme.


C’est le programme de formation infirmière le plus nul depuis Florence Nightingale. Bon, c’est vrai, c’est un jugement de valeur. Je recommence : ce programme de formation infirmière est, à mon avis, le moins judicieux depuis les débuts de la formation.
Ayant eu la joie de redoubler ma première année (non, je l’admets, c’était nécessaire), je fais partie de l’élite –des étudiants, veux-je dire- qui peut comparer les programmes. Si ça ne tenait qu’à moi, je repasserais bien à celui d’avant 1992 ; mais passons. Voici ce que je pense du nouveau : ce qui, de mon point de vue, devrait être une formation professionnelle est devenue une formation universitaire. Oui, c’est le prix de l’équivalence licence. Mais pas au point de n’être pas compétent, non ?
Je m’explique : je suis en deuxième année, et lorsque je regarde les neuf Unités d’Enseignements du Semestre 3 (ah ça, y a pas à dire, la nomenclature est belle), je n’en vois que quatre d’utiles, qui trouveront une application concrète dans le travail de l’IDE. Et encore, pour l’unité de soins relationnels, je ne pense pas, du haut de ma piètre expérience, que tant de TD aident réellement à pouvoir prendre en charge en entretien un patient psychotique ou dépressif.
En revanche, tout ce qui fait notre futur métier, à savoir la physio-pathologie, la pharmacologie, les soins infirmiers, les points de surveillance, eh bien, on les cherche. Il y a peu de cours, et ils sont pour la plupart assurés par des médecins ou universitaires. C’est intéressant, certes, mais considérons mieux le problème : ayant peu d’heures, ils sont contraints de faire du « dense ». Donc nous devons approfondir nous-mêmes la théorie, histoire de comprendre. Puis nous devons en déduire, toujours par nous-mêmes, le rôle infirmier qui en découle. Je sais que c’est le système fac qui veut ça, mais je me suis laissé dire qu’en fac, les étudiants ont à peu près vingt heures de cours par semaine. Je ne doute pas non plus de l’efficacité pédagogique de cette méthode (nous laisser découvrir le rôle infirmier…), mais ajouté à des semaines de, en moyenne, 38 heures, plus les cours de santé publique, législation et autres gestion des risques à apprendre, ça fait beaucoup. Je me suis aussi laissé dire que si l’on additionne toutes les heures prévues par le programme, TD, CM et TPG, « on n’arrive pas à les caser dans un semestre, à moins de faire du nocturne ».
Comme quand on sera diplômés, quoi ; sauf qu'il faudra aussi travailler le jour ; et travailler ses cours.
C’est pour cela qu’il nous arrive de regretter certaines journées de TD de « soins relationnels » ou de « santé publique »… On est d’accord, cela « donne de la culture générale ». Mais je ne crois pas que nous ayons besoin de culture gé, de psycho sociale ou cognitive, d’épidémiologie, alors que nous devons chercher par nous-mêmes à comprendre le système porte hépatique.
Un professeur a réussi à nous dire l’autre jour –peut-être ai-je mal compris ?- que ce programme « tend à supprimer au maximum les différences entre l’IFSI et les services hospitaliers ». Si je puis me permettre, donc : mdr. Les stages ? Quoi les stages ? Aaah oui. Eh bien parlons-en, des stages. Un simple chiffre : l’ancien programme proposait cinq stages par an. Le nouveau programme : six stages pour toute la formation. Oui, ils sont plus longs. Mais l’intérêt de la formation n’est-il pas d’apprendre à s’adapter ? S’adapter vite ? A des terrains différents les uns des autres ? Puis, en dix semaines de stage, un étudiant n’est plus un étudiant ; pour peu qu’il soit dans un service ayant un problème de sous-effectif, il devient professionnel à part entière. Je ne dis pas que ce n’est pas formateur : je dis que c’est moins formateur que la diversité et l’adaptation rapide à un lieu de stage. Et qu’un statut réel (et reconnu…) d’étudiant, en apprentissage.
Un autre inconvénient de cette réduction du nombre de stages : les différences de niveau entre étudiants d’une même promotion est encore plus flagrante qu’auparavant. Exemple fictif : Saturnine est étudiante infirmière en première année, elle fait son premier stage en hôpital (chirurgie, admettons). Là, « première-année-premier-stage » oblige, elle va suivre les aides-soignantes. Le deuxième stage de Saturnine est alors en maison de retraite ou en crèche. Elle arrivera en deuxième année sans avoir jamais fait de pansement ni de prise de sang. Alors que d’autres, plus chanceux, savent faire sondages urinaires et retrait de redon.
Les MSP… Beaucoup ont crié au miracle lorsqu’elles ont été supprimées. Je dois moi-même mon redoublement à un ratage de MSP ; et pourtant, je l’affirme : c’est formateur. C’était formateur, j’en suis convaincue. Le nouveau système de notation, lui, est plus qu’abscon : les compétences à valider sont joliment exprimées, certes, mais peu adaptées (encore une fois : c’est mon avis et celui de ceux à qui j’en ai parlé) au concret de travail quotidien. Fastidieux à remplir, il complique encore la vie des soignants qui n’ont, honnêtement, pas que ça à faire de déchiffrer de merveilleuses énigmes genre Sphinx de Thèbes pour avoir l’insigne honneur de noter l’étudiant qui est assis de l’autre côté du bureau en cachant son appréhension. Une observation, entendue de la bouche d’une infirmière remplissant le portfolio ; les compétences sont censées être « acquises » au DE, mais qui peut dire avoir vraiment « acquis » un soin et savoir le faire parfaitement ? Après tout, tout le monde, les diplômés comme les étudiants, à toujours quelque chose « à améliorer ». Ou alors il y a un problème d’auto-évaluation surestimation ?
Au risque de faire bondir de nombreuses personnes, je m’en doute, j’aurais préféré ne pas avoir de reconnaissance de licence d’équivalent licence, et garder une formation professionnelle, car je ne sais pas vous, mais moi, je suis entrée en IFSI pour être infirmière, et compétente…

Pourquoi ce nom ridicule?

Mais cependant très joli ! Eh oui, je l'assume. Pour la petite explication, ce titre que je me suis pompeusement attribué sort d'un album (dont je fais la pub au passage) by Philippe Lechermeier et Rebecca Dautremer. C'est celui-là :

Puis, je raconte : Dîng, c'est à cause des princesses Dîng et Dông. Ma clone (que vous verrez sans doute citée pas mal dans ce blog) et moi-même nous sommes gratifiées l'une l'autre de ces deux noms.
Le "de Fatrasie", c'est autre chose. Pour plus de clarté, je vais citer les phrases les plus représentatives du document sur la princesse de la Fatrasie :
 "Bavarde comme une pie (...) sa conversation est sans queue ni tête, une vraie punition. (...) Commence par la fin, confond tout, croit tout savoir, se trompe de nom et se mélange les pinceaux. En plus, elle dit tout plein de gros mots. Tenir une conversation avec elle est épuisant, placer un mot est une performance qui demande de l'expérience et beaucoup d'endurance."

Voilà ! Cette princesse, c'est moi, les gros mots en moins (je suis une demoiselle bien élevée. Et je n'emploie jamais de grossièretés à l'écrit). Ce blog sera donc à cette image : mon porte-voix, emblème de la Fatrasie, pour me permettre de raconter tout ce que je veux sans être interrompue. Autrement dit, il y aura de tout, sachant que je n'ai pas d'idées nouvelles, pas de plume exceptionnelle ; juste parce que j'aime parler, et que je ne me prends pas au sérieux.