lundi 7 février 2011

La perfection faite BD.

Après cette honteuse longue absence de ce blogue, je reviens (ponctuellement ? L’avenir nous le dira…) afin de faire de la publicité. En plus, je teste un nouveau libellé, "éloge"  : pour une fois, du positif. Oui, j’ai découvert la meilleure BD du monde, mieux que Clavin et Hobbes, que Lucky Luke, qu’Iznogoud, que le Chevalier de Saint-Clair et qu’Achille Talon (et Dieu sait que je les aime, ceux-là, et leur voue une admiration éperdue!).
Ça s’appelle De Cape et de Crocs, c’est une BD pour l’instant en IX Actes, c’est formidable (et « c’est d’un prix qui vous classe parmi les confortables de ce monde », merci Chichille). Vous pouvez trouver ici le site officiel où on vous présente plus précisément l’œuvre et où on vous décrit les personnages.
Moi, je vais vous dire ce qui y est bien : tout.
Les dialogues (en langage soutenu voire en alexandrins) sont savoureux ; on note à chaque page case une superbe réplique à savoir par cœur, histoire de la resservir pour briller en société. On ne se lasse pas de lire et relire les échanges plutôt vivants –ou vigoureux.
Les héros sont chevaleresques ; on n’en attend pas moins d’un hidalgo et d’un gentilhomme gascon ! Mention spéciale à Armand Raynal de Maupertuis, dont je suis amoureuse (mais ça c’est une autre histoire, entre Robin et Guilhem, j’aime bien les renards, moi…).

Les personnages sont attachants. C’est plutôt pas mal car on ne retrouve pas ici un bête clivage existant dans un monde que je ne nommerai pas (ça commence pas Dis- et ça finit par –ney), monde stupide car un certain manichéisme et même un manichéisme certain y règnent. Dans cet univers (qui n’est pas exactement tout à fait celui du XVIIè siècle, quoiqu’on y retrouve certaine ambiance), les gentils peuvent être stupides et les méchants être attachants.
L’humour est tordant/désopilant/hilarant, parfois complètement décalé. A découvrir dans le chef-d’œuvre, je ne peux pas ici rendre le génie de l’association idéale entre le dessin et le texte –Ô miracle de la BD !
Les dessins sont souvent drôles, parfois kitschs, parfois émouvants, mais toujours superbes ; le petit lapin est trop mignon et les poulpes visqueux à souhait. Le seul reproche que je puisse leur faire (qui est aussi le seul que je puisse faire à la BD dans son ensemble) est que les demoiselles (très belles au demeurant, et presque écœurantes de perfection) correspondent à certains canons de beauté qui ne sont pas les miens. Mais c’est sans doute parce que je suis une fille.

L’intrigue est captivante (il FAUT que je me procure l’Acte VI, je VEUX savoir ce qu’il va se passer !). Si je dis « trésor », « aventure », « amour », « voyage à l’autre bout du monde dans des contrées inexplorées », « honneur »… ça vous intéresse… ? Parce que moi le quart de la moitié me fait bondir :D
Voilà, cette BD est juste parfaite, quoi… En plus de ça, on note les allusions subtiles à Molière, La Fontaine et Lully, et autres Swift et Gautier… C’est délicieux.

Bref, foncez, c'est du mythique et ça vaut le coup. Chez moi, ça détrône tout le reste.