vendredi 26 novembre 2010

Verso l'alto (Ultréia, Duc in altum...)!

             D’abord, j'ai constaté un truc. Frodon récupère l’Anneau, il ne sait pas bien ce que c’est, juste que c’est un peu dangereux. Gandalf lui fait comprendre –de loin- que c’est vraiment dangereux, et que globalement, le sort du monde est entre ses mains. Sam Gamegie en fait une magnifique conclusion : « Euh… rien d’important ! J’ai entendu des choses sur un Anneau, sur un Seigneur des Ténèbres et un peu sur la fin du monde… » (Délicieux. J’aime ce passage. Le début du film est très joli, est-il possible d’assumer un truc du style « tout plaquer, épouser un Hobbit et partir habiter dans la Comté » ?)
Posé le décor, voilà ce que j’ai remarqué : le pauvre Hobbit, sa quête commence très mal. Il rêve d’aventure, de voir des Elfes, de découvrir « le monde extérieur »… on lui sert sur un plateau, et sa première rencontre marquante est celle d’un Nazgûl. Pour être honnête, c’est peut-être moi qui suis une petite nature, mais c’est assez impressionnant.
Donc voilà : il croise d’abord les Nazgûls, il est blessé (et bien, en plus), et pourtant il continue. Ce n’est pas l’exaltation de l’aventure qui le fait avancer (c’est pas exactement comme ça qu’on rêve le début d’une quête fantastique et héroïque –pieds nus dans la gadoue…), ce n’est pas la gloire non plus, hein, puisqu'au final, lui, ce qu’il veut, ce n’est que retrouver la Comté. Alors quoi ? Le courage, peut-être ? Non, globalement, c’est Sam qui est plus courageux (au point que ça vire à l’inconscience, parfois).
Il a une tête d'anti-héros, on est d'accord. Et pourtant. Gandalf lui-même dit que l'Anneau est une charge trop lourde pour Frodon. Mais il va la choisir quand même. "Ils ne savaient pas que c'étaient impossible, alors ils l'ont fait."
              Non, chez Frodon, c’est sa volonté qui est plus forte que tout. Et c’est ça son vrai héroïsme. C’est ça qui fait sa résistance au pouvoir de l’Anneau, c’est ça aussi qui fait qu’il va se surpasser. Il illustre parfaitement la phrase de Gandalf : « Tout ce que nous pouvons décider, c’est ce que nous allons faire dans le temps qui nous est imparti. » Nous avons le choix de ce que nous allons faire de notre liberté. Frodon a intériorisé le fait que notre temps ne nous appartient pas, que ce n’est pas un dû, et il choisit de le donner.
              Au milieu des Hommes et des Elfes (« et les Nains ! Faut pas oublier les Nains ! ») qui commencent à s’engueuler, car ils ont peur, car ils sont attirés par l’Anneau (lors du Conseil de Fondcombe), Frodon, le petit Hobbit qui n’a rien appris, qui savait avoir accompli sa mission, au clair avec sa conscience, quoi, se lève et propose d’aller en Mordor (ouais, comme ça. Pour ses vacances, après le périple vers Fondcombe, pour sa convalescence après la blessure maléfique). Et ça c’est une force impressionnante, plus que le Golbarg Balrog, une force que l’on a tous mais qui est si dure à exploiter. Partir et partir encore… progresser toujours !

2 commentaires:

  1. J'aime ta version des choses ! J'y avais jamais pensé comme ça en fait... Frodon c'est pas un anti-héros, c'est un type comme tout le monde mais qui arrive à quelque chose de très grand parce qu'il le veut. C'est beau. *impressionnée, et fière de lui*

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  2. J'aime bien ton analyse, moi ; et y'a pas de lieux communs, je n'avais jamais vu ça, moi !!

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