jeudi 14 octobre 2010

Il y a les cyclistes... et les Cyclistes.

            Quelles différences entre ces deux catégories de personnes qui revendiquent les mêmes droits devant la dictature de la voiture ?
Première catégorie : les cyclistes. Ceux-là sont très beaux. Un vélo qui brille, qui ne fait pas de bruit, qui a sonnette et catadioptres (voire bidon d’eau sur le cadre). La chaîne ne déraille jamais, la selle est à la bonne taille. Leur pilote respecte le code de la route, circule sagement sur les pistes à vélo et fait un détour si d’aventure il croise un sens interdit. Il s’arrête au feu rouge et ne roule jamais sur le trottoir. Et surtout, il utilise son vélo, le dimanche au bord du canal, entre mai et septembre quand il y a du soleil :

Deuxième Catégorie ; les Cyclistes. Un Concept (je conceptualise beaucoup depuis que je suis en IFSI). Un état d’esprit et même, selon Monsieur mon Frère, une philosophie. La plupart des observations suivantes se basent sur son discours à lui : quand on utilise son vélo comme moyen de déplacement, il y a un lien particulier qui se crée entre le Cycliste et son vélo. Et on devient un Vrai Cycliste. C’est-à-dire qu'on pédale quelque soit la température, qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il y ait un soleil grand comme ça ou des nuages tous gris, qu’il vente, qu’il bourrasque, qu’il tempête, qu’il zéphyre, que le soleil sommeille, que les oiseaux chantent ou congèlent.
Les Vrais Cyclistes souffrent du contraste devant les parcs à vélo, entre les grands moments de solitude de début décembre ou de mi-février, et la pire galère pour avoir une place mi-mai. Et en ces circonstances, un agacement est légitime, vous nous comprenez, devant les cyclistes du beau temps, les automobilistes qui vous regardent gentiment dégouliner de flotte fin novembre, et ne vous laissent pas passer, ou se garent sur la piste cyclable. Agacement encore devant les piétons qui marchent sur la piste à vélo. Dans ce dernier cas, Monsieur mon Frère a profité un jour d’une heureuse flaque d’eau pour asperger d’affreux bipèdes s’incrustant sur notre piste cyclable. Il était fier.
Ainsi donc, les Vrais Cyclistes sont toujours en retard, roulent sur le trottoir et en sens interdit, en téléphonant/textotant parfois, et savent circuler dans une rue piétonne (en expérimentant de loin ce que doit être la Force des Jedi, la clâsse, non ?). N’ayez pas peur, ils ne vous renverseront pas si vous ne passez pas votre temps à zigzaguer et ne tenez pas en laisse un sale petit roquet agité joli petit chien vivant. Ils sont moins beaux, souvent mouillés ou noir sale (le déraillage, vous connaissez ?), ils sont les Vrais Cyclistes et affirment qu’on ne peut circuler qu’à vélo (par exemple, sur des trajets de moins de trois kilomètres, qui constituent, eh, 47 % des voyages en voiture –source suit). Et s’ils prennent quelques libertés avec le code de la route, c’est que c’est un « appel au secours » (woaw, un peu mélo, quand même), une façon d’affirmer son existence, quand on tente de circuler tous les jours de l’année dans ce type de labyrinthe : 
(http://www.youtube.com/watch?v=gAethD1Io_Y&feature=player_embedded#! Excellent montage. Bravo à quatriememonde.)

Je sais bien que pas mal de points de cet article sont injustifiables et indéfendables juridiquement et loyalement. Je voulais juste vous expliquer ce que ressentent les vrais Cyclistes, ceux qui aiment passionnément leur vélo mais le traitent misérablement (une relation de type psychopate, quoi : je t’aime pour te posséder et te détruire). Ceux qui passent leur vie avec lui, car c’est lui leur seul, leur unique moyen de déplacement en ville, « encore, toujours et à jamais » !

1 commentaire:

  1. Je découvre aujourd'hui que Pier Giorgio aussi était fan de vélo.

    Vous voyez que c'est chouette le vélo !

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