lundi 11 octobre 2010

Panem et circenses...

Bref article pour donner une idée de ce que je pense de la "culture" de masse qui ne cultive de loin pas l'esprit critique. Mais je déblatèrerai encore sur ce sujet, c'est promis.

Depuis le début de la grande action (une de celles qui furent les plus envahissantes, avec la grippe, peut-être) gouvernementale : Tous au numérique, je me faisais de plus en plus dubitative. Mais je ne saisissais pas trop ce qui me dérangeait : peut-être était-ce la simple question "et si je n'en veux pas, moi, du numérique ?" qui me taraudait de loin.
Et puis un peu plus tard, en regardant Gladiator, l'évidence m'a agressé les yeux : les Français planqués chacun devant sa télé, et les vaches seront bien gardées. Aussi moutons et enrégimentés (sisi, j'ai bien dit enrégimentés) intellectuellement que les Romains devant les jeux du Cirque. La même bêtise abrutie, le même spectacle identique pour chacun, et, pire encore, suscitant chez chacun les mêmes émotions. 


Tous ensemble, hurlant pour la mort d'un pauvre type tout seul (même si ce n'est pas exactement la réalité historique). Et si vous ne pensez pas que c'est la même chose aujourd'hui ("Moiiii !? Oh non, jamais ! C'est trop affreux ! Et puis la peine de mort c'est pas bien"), regardez comme un simple flash d'info au sujet d'un violeur/meurtrier/musicien contemporain peut parfois susciter comme réactions chez nous tous, nous demandant si la peine de mort, c'est pas bien, finalement, parfois...

Voilà. Les Français, des Romains dans l'arène, des vaches devant un train. Du pain et des jeux. Et où est la liberté ? Et les aspirations humaines, bien plus grandes et plus belles qu'un écran qui fait de la couleur et du bruit ? On s'étonne que les gens ne lisent plus... A lire à ce sujet : Farenheit 451, de Ray Bradbury. "Anticipation", mais si actuel... Eh oui, la lecture, c'est vachement plus difficile ; déjà, y a plein de mots. Y a pas assez d'images, et ça ne bouge pas assez. Et puis surtout, on est bien moins passif que devant un écran qui nous sert ce qu'on con qu'il veut veut. Mais bien plus libre aussi devant un livre, hé ! Libre de sauter des lignes, des paragraphes ou des pages, libre de changer de livre, libre de relire (voir Comme un roman, de Daniel Pennac)... Devant une télé, seules options : regarder ce que tout le monde regarde (y a pas tant de choix que ça!), se gaver de toutes les bêtises desservies, ou couper tout court. Et lire !
Pour compléter ma piètre production, lire ici.

Et je terminerai sur cette merveilleuse phrase de Calvin (de Calvin et Hobbes, évidemment !), qui proclame devant sa télévision :
"Oh, seigneur des médias, merci de susciter l'émotion, de réduire la réflexion et d'étouffer l'imagination. Merci pour tes solutions artificielles et ton insidieuse manipulation des esprits à des fins commerciales. Ce bol de tapioca représente mon cerveau que je t'offre en humble sacrifice. Accord-moi à tout jamais ta lumière vacillante."

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