jeudi 28 octobre 2010

Génération Friends.

Croyez pas que je vais déblatérer, j'aime beaucoup cette série. En fait, si, sachez que je vais démonter ce truc-là. Parce que j'aime bien, mais que je regarde quand même le moins possible, parce que je ne crois pas que ça élève l'âme. Parce que plus précisément je ne crois pas que ça élève quoi que ce soit si ce n'est un sens de l'humour souvent déplorable.


En fait, j'ai eu l'idée de cet article en ressentant une fois de plus une grande humiliation devant une série de gamines d'une dizaine d'années, hyper classes, bien sapées, écœurantes d'assurance, relativement insupportables comme la plupart des enfants d'aujourd'hui ; 

et moi j'étais là, avec le double de leur âge et habillée comme un sac à patates.

Au-delà de l'abnégation dont j'ai fait preuve pour ne pas leur mettre une claque et leur dire d'aller jouer comme des enfants normaux, j'ai élaboré un condensé des réflexions menées à ce sujet.

D'abord, je vais expliquer mon exaspération et pourquoi je trouve que les enfants sont insupportables : pour m'être occupée d'enfants, sans rire, il y a quelque chose que je ne comprends pas à savoir ce mépris radical de toute forme d'autorité. Moi, quand j'avais leur âge, les gens plus grands ça me faisait peur ; je les écoutais quand ils parlaient et à plus forte raison quand ils élevaient la voix ! 

Les enfants grandissent de plus en plus vite : avec la télé et la mode vestimentaire, on en fait des pré-ado dès l'âge de six ans. Moi, ça me paraît bizarre et peu en accord avec ce que j'ai pu apprendre du développement psycho-affectif de l'enfant...

Mais s'ils sont des ados de plus en plus tôt, ils sont aussi des ados de plus en plus tard et on en arrive à déplorer des drames de ce genre. Fake ou pas, ça ne devrait pas arriver et on ne devrait pas en rire.



Moi je trouve qu'on nous fait vivre comme des mares aux canards, bien stagnants. Friends, c'est un exemple : parce que ce qui devrait être une caricature de la société pas que américaine devient un idéal ; un groupe d'amis de trente à trente-cinq ans qui délire en coloc' comme s'ils en avaient quinze, c'est pas normal. Et que le monde entier rêve d'une coloc' à la Friends, c'est pas normal non plus.
Parce qu'ils ne se remettent pas en question, que la vie semble facile, qu'ils ne font aucun effort, qu'ils fonctionnent comme des ados dans l'immédiateté, que l'essentiel de la vie semble être le shopping, le gros tout nu d'en face et se trouver un(e) copain/copine sans projet de mariage (eh, trop exigeant)... Tout, quoi. Bien sûr c'est marrant. Et ça décomplexe. Le souci c'est que du coup, ça aide pas, mais alors pas du tout, à grandir. Et on a l'impression que l'être humain en un pauvre invertébré mou sans volonté.


Et moi je ne veux pas être un escargot minable qui se cache dans sa coquille. Et je me redis souvent que "la sainteté, c'est tomber et se relever" par la force de la volonté. Parce que nous sommes tous appelés à progresser, toujours. A construire. A grandir dans l'amour et le don de soi, pas (que) dans l'éclate entre amis.

1 commentaire: